Prise en charge du cancer du pancréas au CHL
Bien que faisant partie des cancers du système digestif, les cancers du pancréas de par leur nature et complexité diagnostique et thérapeutique sont considérés spécifiquement dans un groupe à part.
Leur statistique témoigne de leur augmentation sensible en incidence annuelle par 100.000 habitants estimée dans l’UE en 2012 à 9.5 chez l’homme venant de 4.9 cas en 1980 et de 6.3 chez la femme venant de 2.0 cas dans les années 80.
Cette augmentation s’est encore accélérée entre 2005 et 2012 avec 4.5% et 5.4% par an, respectivement, chez l’homme et chez la femme.
Les chiffres pour le Luxembourg venant de la même source et pour l’année 2012 sont : 11.2 cas par an et par 100.000 chez l’homme et 6.8 cas chez la femme (1)
A titre de comparaison, 7800 nouveaux cas par an en France et environ 9000 en Allemagne.
Le risque de se voir développer un cancer du pancréas est faible jusqu’à 50 ans, avec moins de 5% des cas, puis augmente avec un pic de fréquence entre 65 et 80 ans.
Par ordre de fréquence on considère : le cancer du pancréas exocrine ou adénocarcinome canalaire pancréatique représente 90% des formes de ce cancer. Les 10% restants sont constitués par de tumeurs beaucoup plus rares comme les ampullomes, les néoplasmes comme les cystadénomes, les tumeurs neuroendocrines, les tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses et finalement les localisations métastatiques uniques d’autres cancers primitifs comme par exemple le cancer à cellules claires rénal qui nécessitent des prises en charge spécifiques et de lors ce qui suit considère surtout le cancer exocrine ou adénocarcinome canalaire pancréatique.
Plusieurs facteurs sont aujourd’hui évoqués dans la genèse de ce cancer, en particulier le tabagisme, le régime alimentaire, notamment la présence d’une obésité, la présence d’un diabète, d’une consommation élevée d’alcool ou encore une pancréatite chronique. Une prédisposition familiale est en cause dans 5 à 10 % des cas.
Le diagnostic est le plus souvent réalisé à un stade avancé du fait d’une expression clinique tardive de la maladie. Seuls 20 % des patients sont diagnostiqués à un stade où la tumeur est opérable avec intention de guérir. Tous stades confondus, la survie à 5 ans est de 5 %. En cas de chirurgie suivie de chimiothérapie, elle est de l’ordre de 20 % à 5 ans.
Les circonstances diagnostiques diffèrent selon ou siège la tumeur dans le pancréas. La localisation est le plus souvent à la tête du pancréas, le cancer et alors révélé par un ictère (jaunisse) nu (sans fièvre), parfois accompagné d’une grosse vésicule et d’une altération de l’état général avec amaigrissement et parfois de douleurs abdominales.
Si la localisation est distale c’est-à-dire dans le corps ou la queue du pancréas, une douleur abdominale dans le flanc gauche, mais plus souvent une altération de l’état général sans douleurs seront le motifs de sa découverte…
Beaucoup plus rarement l’apparition d’un diabète de type 2 ou l’aggravation d’un diabète déjà connu ou encore l’apparition d’une pancréatite peuvent révéler le cancer.
Il est alors important de définir les objectifs du bilan initial pour :
- Confirmer le diagnostic et préciser l’histologie de la tumeur
- Annoncer le diagnostic au patient
- Classifier le cancer selon les critères Internationaux et autres critères pronostiques
- Etablir le status de performance du patient
- Définir lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) le traitement le plus adéquat selon les recommandations Internationales amandées par le groupe Cancer du pancréas de l’INC (2)
- Participer avec le patient dans le libre choix de son traitement
Les acteurs impliqués dans ce processus sont :
Le médecin généraliste du patient, le gastroentérologue-endoscopiste, le chirurgien digestif, l’oncologue, le radiologue, le radiothérapeute, l’anatomopathologue, l’anesthésiste, le gériatre, le psychologue, le nursing, le nutritionniste, le réanimateur et l’assistant social.