La préservation de la fertilité chez les femmes atteintes d’un cancer

La préservation de la fertilité chez les femmes atteintes d’un cancer

Situé à la Maternité du CHL, le Service National de PMA (Procréation Médicalement Assistée) est devenu un centre de référence au Luxembourg pour assurer les consultations d’oncofertilité chez toutes les femmes en âge de procréer à qui l’on vient de diagnostiquer un cancer.

L’oncofertilité, pour qui ? 

L’oncofertilité est une discipline médicale visant à préserver la fertilité essentiellement chez les femmes qui sont touchées par un cancer et qui présentent un risque (transitoire ou définitif) de stérilité résultant de l’administration d’un traitement anticancéreux (chimiothérapie et radiothérapie). 

Chez L’homme, à partir de la puberté, la préservation de la fertilité se fait assez aisément par une congélation de sperme avant de débuter le traitement anticancéreux. Chez les femmes et les jeunes filles (même prépubères), touchées le plus souvent par un cancer du sang (comme un lymphome ou une leucémie) ou un cancer du sein, il faut recourir à des techniques d’oncofertilité plus spécifiques.


La consultation d’oncofertilité au CHL

Idéalement, la consultation d’oncofertilité doit avoir lieu rapidement après le diagnostic du cancer chez la femme, et doit être prescrite par le médecin généraliste ou l’oncologue. 

Cette consultation d’oncofertilité, réalisée par un médecin gynécologue spécialiste de la fertilité du service PMA, poursuit plusieurs objectifs : 

  • évaluer la réserve ovarienne de la patiente,
  • informer la patiente sur les techniques de préservation de la fertilité et connaître son souhait de prise en charge,
  • déterminer le délai disponible avant la mise en route du traitement anticancéreux,
  • faire un choix sur la méthode de préservation de la fertilité la plus adaptée par rapport au cas clinique de la patiente.

Le rôle de l’oncologue dans la prise en charge de la patiente est aussi fondamental. C’est lui qui va définir le degré d’agressivité du cancer et déterminer ainsi l’urgence des traitements (chimiothérapie et radiothérapie) qu’il faut mettre en place. L’oncologue devra  fournir au médecin spécialiste de la fertilité des informations complètes (doses exactes de la chimiothérapie, types de médicaments administrés…). Sur base de ces informations, le médecin spécialiste de la fertilité pourra discuter avec la patiente de la bonne indication de traitement et en cas de besoin il pourra présenter le dossier pour une discussion multidisciplinaire à un centre de référence à l’étranger (Conventions avec la clinique de fertilité Erasme (Prof Demeestere) et Brussel IVF (Prof De Vos) afin d’orienter et demander un avis de traitement à l’étranger selon le désir de la patiente. 

La décision finale quant au choix du traitement est toujours le résultat d’une discussion pluridisciplinaire, entre la patiente, l’oncologue, le gynécologue et le médecin spécialiste de la fertilité.

Les techniques de préservation de la fertilité existent depuis une vingtaine d’années maintenant. Elles sont au nombre de deux :

1. La vitrification ovocytaire après stimulation ovarienne :

La stimulation ovarienne est la méthode de référence, que la patiente ait un partenaire ou non ; elle est envisagée lorsque le traitement anticancéreux peut être reporté de 2 semaines. La technique utilisée est similaire à celle que l’on pratique en fécondation in vitro classique. Dans le cadre de l’oncofertilité, la stimulation ovarienne, qui dure en moyenne 14 jours, peut être débutée indépendamment du cycle ovulatoire. Les ovocytes sont ensuite ponctionnés et congelés.


2. La préservation du tissu ovarien : 

Cette technique, plus récente, consiste à préserver le tissu ovarien après avoir prélevé un ovaire ou un fragment de tissu ovarien par laparoscopie sous anesthésie générale. Elle est réservée aux jeunes filles prépubères et aux patientes qui reçoivent un traitement très toxique càd avec un risque très élevé d’insuffisance ovarienne induit par le traitement anticancéreux et à celles où la prise en charge du cancer est très urgente (càd qui ne peut pas être postposée de deux semaines). L’ovaire peut être prélevé au Luxembourg. Il est acheminé ensuite dans un service universitaire spécialisé à Bruxelles où il est préparé et des petits fragments de cortex ovarien vont être congelés. Une fois la patiente en rémission, mais n'ayant pas encore récupéré sa fonction ovarienne, des petits fragments ovariens pourront être transplantés par voie laparoscopique à l’endroit initial de l’ovaire et vont normalement récupérer une fonction ovarienne temporaire càd sécréter les hormones féminines et  permettre éventuellement une grossesse spontanée.  Jusqu’il y a peu, il s’agissait d’une méthode expérimentale. À l’heure actuelle, plusieurs centaines d’enfants sont nés à travers le monde. La technique de préservation du tissu ovarien est donc désormais une alternative reconnue à la cryopréservation d'ovocytes lorsque cette dernière n'est pas envisageable.


Le choix de la technique de préservation de la fertilité dépend de plusieurs facteurs : 

  • l’âge de la patiente et son état général au moment du diagnostic,
  • le stock d’ovocytes présents au niveau des ovaires, 
  • l’état général de la patiente au moment du diagnostic,
  • le type de cancer,
  • le protocole de traitement (doses et types de médicaments administrés),
  • le délai disponible avant la prise en charge oncologique. 

La curabilité du cancer et l’âge de la patiente sont les deux critères majeurs pour pouvoir bénéficier d’un traitement de préservation de la fertilité au Luxembourg. 

Les patientes qui viennent en consultation d’oncofertilité au CHL reçoivent un accompagnement de haute qualité. La collaboration étroite entre l’unité d’onco-sénologie, le Service National de PMA et la Clinique de la Ménopause y contribue fortement.

Depuis 2021, une fertility nurse a rejoint l’équipe médico-soignante du Service National de PMA. Son rôle est d’accompagner les patientes et de prendre contact avec les centres étrangers de PMA afin d’aider le médecin spécialiste de la fertilité dans le suivi des dossiers des patientes.

Les médecins et/ou patientes contactent le secrétariat de PMA :

Suite à cette prise de contact, un questionnaire spécifique sera envoyé, afin de pouvoir orienter la prise en charge éventuelle au préalable à la consultation qui se fera en présentiel dans les 24 à 48 heures.

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